Jad Ayache

Je suis né le 14 septembre 1965. Ma mère est tourangelle. Mon père vient d’un petit village près d’Aley, dans la montagne libanaise. Je n’ai pas de frères et sœurs. Le Liban étant un ancien protectorat français, j’ai gardé mes deux passeports jusqu’à aujourd’hui. J’ai été conçu au Caire, où j’ai passé la plus grande partie de mon enfance. Je vis en France depuis 1982.

A mon grand regret, je n’ai eu aucune formation musicale. Je n’ai commencé à pratiquer régulièrement la guitare que vers l’age de 15 ans. Quand au piano, je m’y suis mis encore plus tard, vers trente ans. A ce stade, je sentais que j’étais limité par la technique de la guitare pour composer. J’espérais que le piano m’ouvrirait de nouvelles perspectives, ce qui fut en effet le cas, surtout au début.
Je suis passionné de musique depuis toujours. Je dois mes premières émotions musicales à Georges Brassens. Ma mère avait de vieux 45 tours que j’écoutais inlassablement sur mon tourne-disque dès l’age de trois ans. Je ne maîtrisais évidemment pas les nuances du langage, mais je ressentais comme les mots sonnaient et comme ces sons évoquaient des images mystérieuses et fascinantes. Je suis resté fidèle à Brassens. Même si je ne l’écoute plus aussi souvent, je continue à lui rendre une petite visite à Sète presque tous les ans.
Aujourd’hui, il ne semble pas y avoir de vraie logique dans mes goûts musicaux. Ma discothèque hétéroclite plonge souvent mes amis dans des abîmes de perplexité.
« -  Oui mais tout de même, Robert Wyatt, Motörhead, Wilson Pickett, Abba… »
« -  Laissez-moi tranquille ! »
S’il est vrai que c’est le rock qui m’a donné envie de me saisir d’un instrument et de participer à un groupe, j’écoute avec le même bonheur des chansons, du jazz ou de la musique orchestrale. Mais j’ai évidemment vécu avec la musique des jeunes de mon age, et gardé jusqu’à présent de vives affinités pour des groupes mal habillés jouant du rock violent interprété à un volume déraisonnable sur des tempos très marqués.
Toutefois, ma passion pour Magma est au-dessus de tout. Cette musique représente toutes les choses qui me plaisent en la vie et incarne tous ceux que j’aime ici comme hier. Elle m’a accompagné et a fait de moi un fan comblé depuis vingt ans.
Hormis Christian Vander, parmi mes compositeurs préférés figurent Johannes Brahms pour toute sa musique de chambre et son Requiem, et surtout Anton Brückner pour son œuvre symphonique, particulièrement les 4eme, 7eme et 9eme symphonies qui me transportent littéralement.

En écoutant Magma, je me suis évidemment plongé dans la musique de John Coltrane dont je me suis rapidement procuré tous les enregistrements, même si je n’ai jamais eu la prétention de me sentir « chez moi » dans la musique ternaire. A l’époque où j’ai découvert Coltrane, j’ai beaucoup appris sur la tradition du jazz en traînant dans les clubs de Paris. De nombreux musiciens ayant joué avec Christian Vander ont été d’excellents initiateurs. Je suis particulièrement reconnaissant envers Yves Brouqui et Pierre-Michel Sivadier, qui m’ont beaucoup appris sur la guitare et le piano.
Grâce à Magma, j’ai pu rencontrer de nombreux musiciens d’exception, dont certains sont devenus de bons copains : La famille Paganotti depuis un concert commun de Paga et Xaal en 92, Stündëhr, James Mc Gaw, Philippe Bussonnet, les familles Déat et Vedel, Emmanuel Borghi, avec qui le rapprochement fut grandement facilité par le fait qu’il soit fondu de foot comme la plupart des italiens.
J’ai attrapé le virus du football en Egypte à l’age de sept ans. Là-bas, les gamins jouent du matin au soir, dans la rue, pieds nus avec des vieilles chaussettes nouées ensemble en guise de ballon, dans la cour de l’école, à la moindre récréation, fut-elle d’un quart d’heure… A quarante ans, je joue encore aujourd’hui, avec les vétérans de l’ASPTT Marseille.

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